Il assuma avec le plus grand sérieux ses hautes responsabilités, tout en demeurant un moine fidèle à son habit et aux moindres détails de la règle bénédictine. Il partageait son temps entre la prière, l’étude, le courrier et les audiences, attentif aux affaires de l’Église et aux misères du monde, très généreux envers les pauvres et les malades, se contentant d’employer ceux qui le méritaient sans favoriser sa famille. Il protégea les lettres et les sciences, développant les universités et en fondant de nouvelles. Il restaura l’abbaye de Saint-Victor et les églises romaines. Il s’attacha à l’expansion de la foi catholique avec les missions franciscaines, au rétablissement de l’unité de l’Église en Orient, à la réforme ecclésiastique et au retour du siège apostolique à Rome.
Malgré les instances du roi de France et les récriminations des cardinaux, pressé aussi par les menaces des Grandes Compagnies, Urbain V quitta Avignon pour Rome le 30 avril 1367. Il y fit son entrée solennelle le 16 octobre, après un long voyage par mer et un séjour mouvementé à Viterbe. Il fut accueilli avec une grande joie et y séjourna trois ans, y couronnant l’empereur d ’Occident Charles IV et y recevant l’acte de réconciliation de l’empereur byzantin Jean V Paléologue. Mais la situation romaine était toujours aussi troublée par la faute des factions rivales et faisait craindre pour la sécurité du pape. Alors, encouragé par la majorité des cardinaux, poussé par le désir de rétablir la paix entre la France et l’Angleterre, et malgré les supplications des fidèles, Urbain V s’embarqua de nouveau pour aborder à Marseille le 16 septembre 1370. Il fut reçu triomphalement à Avignon le 27 du même mois. Cependant, profondément marqué par son échec et atteint par une cruelle maladie, il mourut trois mois après, le 19 décembre 1370, dans la résidence de l’évêque d’Avignon, son frère Anglic. Il fut enterré à la cathédrale Notre-Dame des Doms puis, selon son désir, transféré en 1372 à Saint-Victor de Marseille. A la faveur des nombreux miracles produits sur son tombeau, son procès de canonisation fut ouvert mais bientôt interrompu par la crise du Grand Schisme. C’est seulement le 10 mars 1870 qu’il fut déclaré bienheureux par le pape Pie IX.
Le poète Pétrarque a écrit de lui : «Ô grand homme, sans pareil dans notre temps et dont les pareils en tout temps sont trop rares.» ✧
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